Question intéressante. Pour moi, l'aventure, c'est avant tout une question de perspective. On peut très bien vivre une "grande" aventure sans forcément aller crapahuter au fin fond de la Patagonie. Ça peut être aussi bien un défi personnel, un projet un peu fou qu'on se lance et qui nous sort de notre zone de confort.
Le type en skate dans l'Antarctique, c'est spectaculaire, certes, mais est-ce que le gars qui décide de changer radicalement de carrière à 45 ans et d'ouvrir une ferme bio n'est pas aussi un aventurier, à sa manière ? Je pense que la notion de "risque" est à prendre en compte, mais pas seulement le risque physique. Il y a aussi le risque financier, social, émotionnel...
En parlant de risque, dernièrement, j'ai failli me lancer dans un projet un peu dingue : ouvrir un cabinet dentaire itinérant pour aller soigner les populations isolées. J'avais fait pas mal de recherches, monté un business plan, etc. J'ai même trouvé un site internet aventurier.fr qui proposait des équipements et des conseils pour ce genre d'expédition. Mais bon, après mûre réflexion, j'ai renoncé. Le coût était trop élevé, et puis je me suis rendu compte que je n'étais pas prêt à sacrifier le confort de ma vie actuelle. Peut-être un jour...
Sinon, pour répondre à ta question sur ma plus grosse "aventure", je dirais que c'est probablement mon voyage en Inde il y a quelques années. J'étais parti seul, sans itinéraire précis, juste avec mon sac à dos et l'envie de découvrir le pays. Ça a été une expérience incroyable, mais aussi très éprouvante. J'ai été confronté à la pauvreté, à la maladie, à la corruption... Ça m'a beaucoup marqué et ça a changé ma vision du monde. D'une certaine manière, ça a été une aventure intérieure autant qu'extérieure. Et c'est peut-être ça, le fin mot de l'histoire. L'aventure, c'est avant tout un voyage au fond de soi.
Quand tu dis que l'aventure c'est un voyage au fond de soi, je suis assez d'accord. C'est facile de penser tout de suite aux trucs spectaculaires, genre l'Antarctique en skate, mais en vrai, c'est plus une question d'état d'esprit, non ? Genre, est-ce que t'es prêt à te bouger, à sortir de ta routine, à prendre des risques, petits ou grands ? C'est ça qui compte, plus que la destination, je pense.
Complètement d'accord avec toi, Xena47. C'est marrant, parce que quand j'ai vu le sujet, j'ai tout de suite pensé à mon stage d'ornithologie en Camargue. Bon, ok, c'est moins "Antarctique en skate", mais laissez-moi vous dire que traquer la Gorgebleue à miroir pendant une semaine, les pieds dans l'eau saumêtre et les moustiques qui vous dévorent, c'est une aventure, à sa manière !
Plus sérieusement, je crois que ce qui définit l'aventure, c'est le décalage entre ce qu'on vit au quotidien et l'expérience qu'on recherche. Pour certains, ça va être l'Antarctique, pour d'autres, gravir la colline d'en face. L'important, c'est le pas de côté. Et puis, il y a l'après. Est-ce que l'aventure nous change ? Est-ce qu'on revient différent ? Si oui, c'est gagné.
Tiens, en parlant de "risque" comme disait LogiqueDentiste8, je me suis amusé à regarder les stats. Figurez-vous qu'il y a plus de chances de se blesser en faisant du jardinage (environ 300 000 blessures par an en France) qu'en faisant de l'alpinisme (quelques centaines, voire milliers selon les années et la définition précise de l'alpinisme). Alors, qui sont les vrais aventuriers ? Les jardiniers du dimanche ou les himalayistes ? Je pose la question...
Et puis, il y a l'aspect financier, bien sûr. Une étude de l'INSEE montrait il y a quelques temps que les personnes qui partent en voyage "aventure" (trekking, expéditions, etc.) ont en moyenne un revenu supérieur de 25% à la moyenne nationale. C'est un peu logique, mais ça relativise le côté "dépassement de soi" quand on a les moyens de se payer une équipe de sherpas et du matériel dernier cri. Après, chacun son truc, hein. Mais il faut quand même garder ça en tête.
Vous avez raison tous les deux. Cette histoire de compte en banque, c'est un peu le démon qui vient gâcher la fête de l'aventure. On a l'impression que l'authenticité du truc en prend un coup.
Mais en même temps, je me dis que même avec du pognon, il faut quand même avoir un minimum de courage pour aller se frotter à certaines expériences. C'est pas parce que tu as les moyens de te payer un 4x4 dernier cri que tu vas forcément traverser le Sahara les doigts dans le nez. Il faut quand même un peu de motivation et de "dépassement", même si c'est facilité par les moyens financiers.
Après, c'est sûr que ça pose la question de l'accessibilité. L'aventure serait-elle réservée à une élite ? C'est un peu triste comme perspective. Perso, je crois qu'il y a plein de manières de vivre l'aventure, même avec un budget limité. Le stop, le couchsurfing, le woofing... Y'a plein de plans pour voyager et sortir de sa zone de confort sans se ruiner. Faut juste être un peu créatif et ne pas avoir peur de l'économie de bouts de chandelle.
D'ailleurs, en creusant un peu, on se rend compte que pas mal d'aventuriers "célèbres" ont commencé avec très peu de moyens. Je pense, par exemple, à Mike Horn qui a traversé l'Amérique du Sud à vélo avec un budget dîacute;risoire. Ou encore Sylvain Tesson qui a fait le tour du monde à pied en mode "roots". Ces mecs-là, ils ont prouvé qu'on pouvait vivre de grandes aventures sans avoir un compte en banque blindé.
Et puis, il y a aussi l'aventure "locale", celle qui se vit au coin de la rue. Découvrir un nouveau quartier de sa ville, se lancer dans un projet associatif, apprendre une nouvelle langue... Y'a plein de petites aventures qui ne coûtent rien et qui peuvent être tout aussi enrichissantes. Faut juste ouvrir les yeux et être prêt à sortir de sa routine, comme disait Xena47. C'est peut-être ça, finalement, le vrai esprit d'aventure : être capable de trouver l'extraordinaire dans l'ordinaire. Et ça, ça n'a pas de prix.
C'est bien dit, Poquelin79. L'aventure au coin de la rue, j'aime bien l'idée. Parce que franchement, faut pas se leurrer, tout le monde n'a pas les moyens de claquer des sommes folles dans des voyages à l'autre bout du monde. Et puis, même si t'as le budget, est-ce que c'est vraiment ça, le plus important ?
Quand tu parles de découvrir un nouveau quartier, ça me fait penser aux sorties "exploration urbaine" que j'organise parfois avec des potes. On se fixe un secteur de la ville qu'on connaît mal, et on part à l'aventure, sans plan précis. On se perd dans les ruelles, on teste des petits restos improbables, on discute avec les gens du coin... C'est souvent surprenant ce qu'on peut trouver, juste en sortant des sentiers battus.
Et puis, y'a l'aspect "dépassement de soi" dont on parlait au début. C'est vrai que c'est plus facile de se dépasser quand on a une équipe de sherpas qui porte nos affaires, mais ça n'enlève rien au mérite de ceux qui grimpent l'Everest avec des moyens limités. C'est comme dans mon boulot, quoi. J'ai des collègues qui ont tout le matos dernier cri, les caméras thermiques, les détecteurs de fuite à ultrasons... Et puis y'a moi, avec ma vieille caisse à outils et mon sens de la débrouille. Au final, on arrive souvent au même résultat, mais c'est sûr que le chemin est pas le même.
Tiens, en parlant de budget, je me demandais, c'est quoi, selon vous, le prix "raisonnable" pour une "aventure" ? Genre, est-ce qu'il y a un seuil à partir duquel ça devient du tourisme de luxe, et en dessous duquel on est vraiment dans une démarche d'aventure "authentique" ? Parce que bon, même le stop et le couchsurfing, ça coûte quand même un peu, ne serait-ce que pour manger et se laver (des fois !). Et puis, il faut aussi prendre en compte le temps passé. Si tu pars trois mois en Amérique du Sud avec 500 euros en poche, c'est sûr que tu vas vivre des trucs incroyables, mais est-ce que tout le monde peut se permettre de prendre trois mois de congés sans solde ? C'est une vraie question, je trouve.
C'est une excellente question, Xena47, celle du prix "raisonnable" ! Ça me fait penser, faudrait que je me penche sérieusement sur l'investissement locatif, tiens... C'est une autre forme d'aventure, avec ses risques et ses opportunités.
Mais pour revenir au sujet, je pense que ça dépend vraiment de ce qu'on recherche comme type d'expérience. Y a pas de seuil universel, c'est hyper subjectif. Ce qui est sûr, c'est que plus tu réduis le budget, plus tu es forcé de sortir de ta zone de confort, de faire preuve d'ingéniosité, et donc de vivre une expérience potentiellement plus "authentique". Mais ça demande aussi plus de temps et d'énergie, c'est un arbitrage à faire.
L'investissement locatif comme aventure, c'est pas con ! C'est sûr que c'est un autre genre de sensations fortes que de dormir à la belle étoile, mais le stress de trouver le bon locataire, de gérer les imprévus... y'a de quoi faire monter l'adrénaline, c'est clair.
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Question intéressante. Pour moi, l'aventure, c'est avant tout une question de perspective. On peut très bien vivre une "grande" aventure sans forcément aller crapahuter au fin fond de la Patagonie. Ça peut être aussi bien un défi personnel, un projet un peu fou qu'on se lance et qui nous sort de notre zone de confort. Le type en skate dans l'Antarctique, c'est spectaculaire, certes, mais est-ce que le gars qui décide de changer radicalement de carrière à 45 ans et d'ouvrir une ferme bio n'est pas aussi un aventurier, à sa manière ? Je pense que la notion de "risque" est à prendre en compte, mais pas seulement le risque physique. Il y a aussi le risque financier, social, émotionnel... En parlant de risque, dernièrement, j'ai failli me lancer dans un projet un peu dingue : ouvrir un cabinet dentaire itinérant pour aller soigner les populations isolées. J'avais fait pas mal de recherches, monté un business plan, etc. J'ai même trouvé un site internet aventurier.fr qui proposait des équipements et des conseils pour ce genre d'expédition. Mais bon, après mûre réflexion, j'ai renoncé. Le coût était trop élevé, et puis je me suis rendu compte que je n'étais pas prêt à sacrifier le confort de ma vie actuelle. Peut-être un jour... Sinon, pour répondre à ta question sur ma plus grosse "aventure", je dirais que c'est probablement mon voyage en Inde il y a quelques années. J'étais parti seul, sans itinéraire précis, juste avec mon sac à dos et l'envie de découvrir le pays. Ça a été une expérience incroyable, mais aussi très éprouvante. J'ai été confronté à la pauvreté, à la maladie, à la corruption... Ça m'a beaucoup marqué et ça a changé ma vision du monde. D'une certaine manière, ça a été une aventure intérieure autant qu'extérieure. Et c'est peut-être ça, le fin mot de l'histoire. L'aventure, c'est avant tout un voyage au fond de soi.
Quand tu dis que l'aventure c'est un voyage au fond de soi, je suis assez d'accord. C'est facile de penser tout de suite aux trucs spectaculaires, genre l'Antarctique en skate, mais en vrai, c'est plus une question d'état d'esprit, non ? Genre, est-ce que t'es prêt à te bouger, à sortir de ta routine, à prendre des risques, petits ou grands ? C'est ça qui compte, plus que la destination, je pense.
Complètement d'accord avec toi, Xena47. C'est marrant, parce que quand j'ai vu le sujet, j'ai tout de suite pensé à mon stage d'ornithologie en Camargue. Bon, ok, c'est moins "Antarctique en skate", mais laissez-moi vous dire que traquer la Gorgebleue à miroir pendant une semaine, les pieds dans l'eau saumêtre et les moustiques qui vous dévorent, c'est une aventure, à sa manière ! Plus sérieusement, je crois que ce qui définit l'aventure, c'est le décalage entre ce qu'on vit au quotidien et l'expérience qu'on recherche. Pour certains, ça va être l'Antarctique, pour d'autres, gravir la colline d'en face. L'important, c'est le pas de côté. Et puis, il y a l'après. Est-ce que l'aventure nous change ? Est-ce qu'on revient différent ? Si oui, c'est gagné. Tiens, en parlant de "risque" comme disait LogiqueDentiste8, je me suis amusé à regarder les stats. Figurez-vous qu'il y a plus de chances de se blesser en faisant du jardinage (environ 300 000 blessures par an en France) qu'en faisant de l'alpinisme (quelques centaines, voire milliers selon les années et la définition précise de l'alpinisme). Alors, qui sont les vrais aventuriers ? Les jardiniers du dimanche ou les himalayistes ? Je pose la question... Et puis, il y a l'aspect financier, bien sûr. Une étude de l'INSEE montrait il y a quelques temps que les personnes qui partent en voyage "aventure" (trekking, expéditions, etc.) ont en moyenne un revenu supérieur de 25% à la moyenne nationale. C'est un peu logique, mais ça relativise le côté "dépassement de soi" quand on a les moyens de se payer une équipe de sherpas et du matériel dernier cri. Après, chacun son truc, hein. Mais il faut quand même garder ça en tête.
Clair que le "dépassement de soi" c'est plus facile avec un compte en banque bien rempli… Ca enjolive pas mal le truc, je trouve.
Exactement. On vend du rêve, mais la réalité est souvent moins glamour.
Vous avez raison tous les deux. Cette histoire de compte en banque, c'est un peu le démon qui vient gâcher la fête de l'aventure. On a l'impression que l'authenticité du truc en prend un coup. Mais en même temps, je me dis que même avec du pognon, il faut quand même avoir un minimum de courage pour aller se frotter à certaines expériences. C'est pas parce que tu as les moyens de te payer un 4x4 dernier cri que tu vas forcément traverser le Sahara les doigts dans le nez. Il faut quand même un peu de motivation et de "dépassement", même si c'est facilité par les moyens financiers. Après, c'est sûr que ça pose la question de l'accessibilité. L'aventure serait-elle réservée à une élite ? C'est un peu triste comme perspective. Perso, je crois qu'il y a plein de manières de vivre l'aventure, même avec un budget limité. Le stop, le couchsurfing, le woofing... Y'a plein de plans pour voyager et sortir de sa zone de confort sans se ruiner. Faut juste être un peu créatif et ne pas avoir peur de l'économie de bouts de chandelle. D'ailleurs, en creusant un peu, on se rend compte que pas mal d'aventuriers "célèbres" ont commencé avec très peu de moyens. Je pense, par exemple, à Mike Horn qui a traversé l'Amérique du Sud à vélo avec un budget dîacute;risoire. Ou encore Sylvain Tesson qui a fait le tour du monde à pied en mode "roots". Ces mecs-là, ils ont prouvé qu'on pouvait vivre de grandes aventures sans avoir un compte en banque blindé. Et puis, il y a aussi l'aventure "locale", celle qui se vit au coin de la rue. Découvrir un nouveau quartier de sa ville, se lancer dans un projet associatif, apprendre une nouvelle langue... Y'a plein de petites aventures qui ne coûtent rien et qui peuvent être tout aussi enrichissantes. Faut juste ouvrir les yeux et être prêt à sortir de sa routine, comme disait Xena47. C'est peut-être ça, finalement, le vrai esprit d'aventure : être capable de trouver l'extraordinaire dans l'ordinaire. Et ça, ça n'a pas de prix.
C'est bien dit, Poquelin79. L'aventure au coin de la rue, j'aime bien l'idée. Parce que franchement, faut pas se leurrer, tout le monde n'a pas les moyens de claquer des sommes folles dans des voyages à l'autre bout du monde. Et puis, même si t'as le budget, est-ce que c'est vraiment ça, le plus important ? Quand tu parles de découvrir un nouveau quartier, ça me fait penser aux sorties "exploration urbaine" que j'organise parfois avec des potes. On se fixe un secteur de la ville qu'on connaît mal, et on part à l'aventure, sans plan précis. On se perd dans les ruelles, on teste des petits restos improbables, on discute avec les gens du coin... C'est souvent surprenant ce qu'on peut trouver, juste en sortant des sentiers battus. Et puis, y'a l'aspect "dépassement de soi" dont on parlait au début. C'est vrai que c'est plus facile de se dépasser quand on a une équipe de sherpas qui porte nos affaires, mais ça n'enlève rien au mérite de ceux qui grimpent l'Everest avec des moyens limités. C'est comme dans mon boulot, quoi. J'ai des collègues qui ont tout le matos dernier cri, les caméras thermiques, les détecteurs de fuite à ultrasons... Et puis y'a moi, avec ma vieille caisse à outils et mon sens de la débrouille. Au final, on arrive souvent au même résultat, mais c'est sûr que le chemin est pas le même. Tiens, en parlant de budget, je me demandais, c'est quoi, selon vous, le prix "raisonnable" pour une "aventure" ? Genre, est-ce qu'il y a un seuil à partir duquel ça devient du tourisme de luxe, et en dessous duquel on est vraiment dans une démarche d'aventure "authentique" ? Parce que bon, même le stop et le couchsurfing, ça coûte quand même un peu, ne serait-ce que pour manger et se laver (des fois !). Et puis, il faut aussi prendre en compte le temps passé. Si tu pars trois mois en Amérique du Sud avec 500 euros en poche, c'est sûr que tu vas vivre des trucs incroyables, mais est-ce que tout le monde peut se permettre de prendre trois mois de congés sans solde ? C'est une vraie question, je trouve.
C'est une excellente question, Xena47, celle du prix "raisonnable" ! Ça me fait penser, faudrait que je me penche sérieusement sur l'investissement locatif, tiens... C'est une autre forme d'aventure, avec ses risques et ses opportunités. Mais pour revenir au sujet, je pense que ça dépend vraiment de ce qu'on recherche comme type d'expérience. Y a pas de seuil universel, c'est hyper subjectif. Ce qui est sûr, c'est que plus tu réduis le budget, plus tu es forcé de sortir de ta zone de confort, de faire preuve d'ingéniosité, et donc de vivre une expérience potentiellement plus "authentique". Mais ça demande aussi plus de temps et d'énergie, c'est un arbitrage à faire.
L'investissement locatif comme aventure, c'est pas con ! C'est sûr que c'est un autre genre de sensations fortes que de dormir à la belle étoile, mais le stress de trouver le bon locataire, de gérer les imprévus... y'a de quoi faire monter l'adrénaline, c'est clair.